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vendredi 7 octobre 2016

Salons de l'emploi : la foire au bétail ?

Ou quand tu recherches activement un emploi et que tu te fais piéger par les salons de l'emploi...

Je ne suis pas un morceau de viande !


À nouveau en période de prospection professionnelle (le terme politiquement correct pour dire "au chômage"), c'est plein de motivation que je me suis incrit au salon de l'emploi Moovijob Tour 2016 de Metz. Je suis resté 15 minutes sur place avant de partir en courant :

"_C'est par où la sortie SVP ?"
 La sensation d'être réduit à un bestiau au milieu d'une foire agricole a été trop forte pour moi. 

Oui, je veux travailler, oui, je me lève tous les matins, motivé et dynamique. Mais ça, non merci.

Les salons de recrutement : qui y gagne vraiment ?

La question doit se poser, et si vous cherchez un peu sur Google, vous constaterez rapidement que la plupart des articles traitant des salons de l'emploi sont adressés non pas aux demandeurs d'emploi lambdas, mais avant tout aux entreprises / recruteurs. Donc à des cadres, des dirigeants, bref, aux "classes supérieures".

Demandeurs d'emploi, jeunes diplômés, etc... comprenez bien que ces salons ne sont pas organisés pour votre bénéfice à vous, qui incarnez la force de travail de la France, mais pour celui des entreprises.

Paradoxalement, la plupart des cabinets de consulting confirment que le taux de convertion reste faible et qu'être présent sur un salon de recrutement n'est pas forcément un investissement rentable pour une entreprise. Mais alors à qui profite le crime ?

Moovijob Tour : un instantané du marché de l'emploi en France.

Je ne dis pas que les salons de l'emploi sont inutiles : une personne ayant bien ciblé ses interlocuteurs et disposant d'un profil recherché pourra y faire mouche.

Mais pour 99% des chercheurs d'emploi présents, c'est mort. Le lieu, la saturation de personnes, le bruit... Pas vraiment un contexte favorable pour se mettre en avant professionnellement.

Ceux qui imaginent séduire d'éventuels recruteurs en acceptant docilement de faire la queue en souriant pendant 1 heure se fourrent le doigt dans l'oeil.

Et puis, tout simplement, ça pue le mauvais jeu de rôles, avec toute la dose de mise en scène, de jeu d'apparences et de servilité auto-infligée qui va avec. Plus aliénant que ça, tu meurs.

Quand tu fais la queue dans un salon de l'emploi...
Je peux comprendre que de nombreux français sont acculés financièrement et prêts à tout endurer pour retrouver un emploi. Mais plus que de la compréhension envers les personnes qui sont allées s'entasser dans ce Moovijob Tour, je ressens surtout un sentiment de colère généralisée face à une population qui accepte une telle pression économique et sociale sans broncher.

Avis à tous mes concitoyens des classes ouvrières, à ceux qui sont exclus, ceux qui ont des revenus modestes, les jeunes qui galèrent : soulevez-vous, faites-vous entendre !

Car participer au jeu du marché de l'emploi dans sa forme actuelle, c'est accepter et cautionner tacitement l'esclavage moderne.
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